La chaine des galériens
La vie des galériens était effroyable. Les huguenots étaient enchaînés à leur banc avec des condamnés de droit commun " scélérats qui ont toujours le blasphème et l'impureté à leur bouche", rongés de vermines et nourris de biscuits et de fèves ; condamnés à ramer sous les coups de fouet des comités barbares, car " par la force et la cruauté ont pouvait faire l'impossible ". On vit sur les galères des notables, des savants et des paysans, des vieillards et des jeunes gens de quinze ans.
La bastonnade. Les huguenots ayant refusés d'ôter leur bonnet pendant la célébration de la messe sur les galères, se voyaient infliger la terrible "bastonnade". On les frappait sur le dos nu avec une corde goudronnée et trempée dans l'eau de mer. On leur donnait vingt ou trente coups, quelquefois cinquante, quatre-vingts et même cent. Traînés ensuite dans la soupente, ils étaient frottés de sel et de vinaigre et menacés d'être à nouveau " bâtonnés" s'ils ne cédaient pas.
Un aumonier catholique de la galère la " Superbe", Jean BION se convertit et abandonna sa charge, en voyant leur constance. Beaucoup de galériens, condamnés de droit commun se convertirent également devant une foi si sublime.
"Je montais sur des galères, dit Jean BION, pour les consoler, et, à leur contact, je réalisais que c'est moi qui avait besoin de plus de consolation qu'eux-mêmes. Leurs plaies furent autant de bouches qui m'annonçaient la vraie religion, et leur sang fut pour moi une semence de régénération".
Voici l'émouvante lettre que Pierre SERRES " le corps sanglant et déchiré, les menottes aux mains, écrivit après sa flagellation" : " Je vous écris, les menottes aux mains et les cicatrices de mon divin Jésus empreintes sur mon dos. Le Major est venu à moi ; il m'a dit des sottises auxquelles j'ai répondu en peu de mots, mais d'un air tranquille, qu'il fit sa charge. Ma résolution l'a animé contre moi ; il a donc fait déployer sur moi les plus rudes coups du monde ; je me suis vu l'âme sur le bord des lèvres. Il m'a voulu faire plier en faisant cesser ; mais, persistant dans ma résolution, il s'est acharné. Ma constance, qui a fait exemple aux autres leur a donné coeur ; mais, je me trompe, c'est la grâce céleste. Que j'ai de grâce à rendre à mon Dieu, de la faveur inestimable qu'il m'a faite de souffrir pour les intérêts de sa gloire. Que tout le peuple chrétien l'en loue avec moi. C'est à quoi je vous invite bien-aimés du Seigneur ; mais surtout, âmes fidèles, demandez-lui pour moi le don de la persévérance, afin que je soutienne jusqu'au bout, sans quoi tout le reste serait sans bruit et me couvrirait d'une confusion éternelle".
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Les galériens pour la Foi (2) - SIGNES ET PROMESSES
Les cachots Les plus obstinés des galériens pour la Foi furent enfermés à Marseille dans les cachots du Fort Saint-Jean, du fort Saint-Nicolas ou du château d'If. La plupart y moururent. David...
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