"...Sil est possible que cette coupe s'éloigne de moi..."
Matthieu 26.36-46
Jésus, à Gethsémané, donne tous les signes de l'humanité la plus vulnérable et pourtant nous voyons qu'il atteint ainsi le plus haut degré de la grandeur dans l'ordre humain : le sacrifice conscient, pleinement assumé.
D'autres que Jésus ont donné l'exemple d'une pareille grandeur, Socrate, par exemple. Mais Jésus seul le fait par obéissance à la volonté de Dieu. A l'heure qu'il est , Jésus, sachant qu'il est venu de lui-même donner dans le piège tendu par Judas, pourrait facilement éviter l'arrestation. On peut penser que s'il était allé faire une retraite de quelques semaines dans le désert, il n'aurait plus été inquiété.
Sa prière nous montre qu'il agit dans la plus grande confiance. Ses paroles n'expriment pas la résignation, elles montrent une acceptation volontaire, du moment que Jésus a reconnu par où passait sans aucun doute la volonté de Dieu. Sa confiance, Jésus l'exprime doublement : d'abord lorsqu'il envisage l'éventualité d'un changement dans la direction des évènements; ensuite lorsqu'il accepte qu'il n'en soit rien.
Aucune voix céleste ne déchire le silence de la nuit et pourtant, les paroles mêmes de la prière de Jésus nous montrent que Dieu ne l'a pas laissé sans réponse. L'expérience douloureuse que Jésus fait à ce moment-là, ce n'est pas l'abandon de Dieu, c'est celle de l'abandon des hommes en la personne de ses disciples les plus proches.
Source : Brèves méditations. ( Jacques Gruber)