Dans 20 ou 30 ans, les catholiques seront probablement moins nombreux que les "sans religion" en France, estime l'institut CSA.
La déchristianisation progresse sensiblement en France. C'est le constat que dresse l'institut CSA dans une note d'analyse publiée vendredi. En 1986, 81 % des Français se disaient catholiques, 69 % en 2002 et seulement 56 % en 2012, soit une chute de 25 points en 26 ans. En parallèle, la proportion de Français se disant d'une autre religion que le catholicisme progresse elle aussi : de 3,5 % en 1986, elle est passée à 9 % en 2002 et à 11 % en 2012. 6 % des adultes se revendiquaient de l'islam, 1 % du protestantisme et 1 % du judaïsme, d'après cette enquête réalisée auprès de plus de 20 000 personnes au premier semestre 2012.
"Ces résultats laissent par conséquent présager que la perte d'audience du catholicisme en France devrait se poursuivre et s'accroître, la proportion de catholiques chez les adultes pouvant passer sous le seuil symbolique des 50 % au cours des dix prochaines années", selon l'institut CSA. "Si cette tendance se confirme, il est probable que les 'sans religion' constitueront d'ici 20 ou 30 ans le principal groupe au sein de la population française", détaille Yves-Marie Cann, directeur adjoint du Pôle Opinion Corporate de CSA.
47 % des 18-24 ans "sans religion"
La répartition des croyances par classe d'âge "apporte des enseignements pour le moins saisissants", observe aussi l'institut CSA. Les personnes se disant sans religion représentent ainsi le groupe le plus important chez les personnes de moins de 35 ans. Ils concernent aussi 47 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans. Par comparaison, les plus de 65 ans sont seulement 16 % à se déclarer sans religion.