
"Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde"
( Jean 1.29)
La conscience du péché est venue au monde avec Israël. Depuis, il y a toujours eu sur terre un peuple de Dieu pour s'en laisser convaincre. Seul le sacrifice efface le péché et Jean-Baptiste désigne Jésus pour cela.
Il est plus simple de supprimer le péché en le niant que d'accepter le sacrifice de Jésus-Christ pour l'effacer. Aujourd'hui beaucoup s'en avisent. Certes, l'homme est un loup pour l'homme, mais la faute en est aux circonstances. En changeant les conditions de vie, le loup disparaîtra. Pour y parvenir il faut appliquer la loi de la jungle de manière systématique et radicale. Demain, une métamorphose se produira, l'homme deviendra un homme pour l'homme.
Qu'on nous pardonne si nous ne croyons pas à ce mythe. L'évangile témoigne que, dans des conditions de vie arriérées, Jésus a été cet homme pleinement humain. Il y est parvenu par la sainteté et l'amour, acceptant d'être l'agneau au milieu des loups. En niant le péché, on a l'illusion de l'avoir supprimé.
De Jésus, il est plus facile de se débarrasser : Il occupe une place dans l'histoire. A défaut de pouvoir le liquider historiquement, on peut le dénigrer ou le couvrir de sarcasmes. Cela a commencé de son vivant. Mais voici que la croix n'a pas à être expiée par l'humanité. Elle est l'expiation faite pour elle. La mort de Jésus, plus ignominieuse que tant d'assassinats, n'a pas besoin d'être vengée, Jésus ne l'a pas voulu, puisqu'il a demandé à son Père de pardonner à ses bourreaux. L'oeuvre de la bonne conscience athée relaie celle de la bonne conscience dévote : elle sacrifie. Et l'agneau de Dieu reste au centre de l'histoire celui qui ôte le péché du monde.
Source : Brèves méditations. ( Jacques Gruber)