Le 21 mai à Téhéran, les forces de sécurité ont arrêté un pasteur iranien et ont procédé à la fermeture de son église.
Ces faits se sont déroulés dans le cadre d’une répression renforcée des chrétiens avant les élections de juin, expliquent nos sources.
L’organisation des droits de l’homme Christian Solidarity Worldwide (CSW) rapporte que le mardi 21 mai 2013 Robert Asserian a été arrêté au cours d’une réunion de prière dans son église des Assemblées de Dieu (église pentecôtiste). Peu de temps avant, les autorités ont perquisitionné sa maison, confisquant son ordinateur, des livres et d’autres objets personnels. Le Farsi Christian News Network (FCNN, réseau de nouvelles chrétiennes en farsi) a indiqué que les membres de la Garde révolutionnaire sont arrivés le lendemain et ont annoncé que l’église resterait fermée jusqu’à nouvel ordre.
Khataza Gondwe, directrice du CCF (ONG de défense des intérêts pour l’Afrique et le Moyen-Orient), a confié à Morningstar News que cette église, qui comprend également des convertis de l’islam et du judaïsme, parce que les sermons sont dits en langue persane, le farsi, est devenue une cible privilégiée du gouvernement. «La préoccupation dominante, ou la crainte du gouvernement, est que les musulmans parlant le farsi pourrait y venir et se convertir, d’où la volonté de vouloir annuler les cultes en farsi», a-t-elle déclaré. Ces dernières années, une violente campagne contre le christianisme a fait rage en Iran. Les analystes estiment que les autorités sont particulièrement agressives en raison des prochaines élections présidentielles. «Plus les élections de juin 2013 approchent, plus le gouvernement iranien cherche à étouffer dans l’œuf toute forme de dissidence et à utiliser les minorités religieuses comme boucs émissaires, comme il l’a fait dans le passé», signale la commission internationale sur la liberté religieuse des Etats-Unis dans son rapport annuel publié en avril.
Une importante répression
Beaucoup de chrétiens iraniens croupissent en prison, certains dans des circonstances pratiquement mortelles en raison du manque de soins médicaux et des mauvais traitements perpétrés par le personnel pénitentiaire et les autres détenus. Citons l’exemple de Vahid Hakkani qui est emprisonné à Adel-Abad, pénitencier sis à Shiraz, à sept cents kilomètres au sud de Téhéran. Son état de santé est critique. Il souffre d’une hémorragie interne du tube digestif, mais on lui refuse le transfert à l’hôpital. Selon l’agence de nouvelles Mohabat, les médecins de la prison disent qu’il doit être impérativement opéré, mais ses chances d’être traité sont pratiquement nulles, parce que les prisonniers de conscience ne reçoivent pas le moindre soin. Vahid Hakkani est l’un des quatre chrétiens iraniens arrêtés lors d’une réunion d’église de maison en février 2012. Après plus d’un an de détention, ces hommes sont toujours dans l’attente d’une date pour le procès.
Dans le même temps, l’indignation internationale ne cesse de croître concernant l’arrestation du pasteur Saeed Abedini et sa condamnation à une peine de huit ans de prison. Ce citoyen irano-américain est sorti début de mai de la cellule d’isolement dans laquelle il était placé depuis fin avril à la suite d’une «protestation pacifique et silencieuse» avec d’autres prisonniers qui a eu lieu en raison du manque de soins médicaux et des menaces à l’encontre de membres des familles en visite. Saeed Abedini a été arrêté en septembre 2012 lors d’un voyage humanitaire en Iran, parce qu’il représentait une menace pour la «sécurité nationale». Le 27 janvier, il a été condamné à huit ans d’emprisonnement à purger au pénitencier d’Evin, qui est connu pour ses conditions épouvantables. Quelque cinq cent soixante-quinze mille personnes ont signé une pétition réclamant sa libération, et des organismes internationaux tels que l’UE et les Nations Unies ont demandé à l’Iran de le libérer.
Source : AEM