Un Appel à Revenir aux Sources du Christianisme
Par Jean-louis Bulté

Nous touchons ici directement à la question du salut de l'âme, question la plus essentielle qui soit au regard des paroles fameuses de Jésus : "A quoi servirait-il à un homme de gagner le monde entier s'il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ?" (Matthieu 16:26).
Peut-on savoir ce qu'il y a vraiment après la mort ? Si l'âme est immortelle, que devient-elle, où va-t-elle ? Y a-t-il un lieu d'attente et de purification comme le suppose la doctrine du purgatoire ? Peut-on avoir l'assurance de son salut ou est-ce une présomption?
A chacune de ces questions, la Bible donne en réalité des réponses claires et précises. Seule l'ignorance ou l'incrédulité nous maintiennent dans l'incertitude.
Il y a dans le cœur de tout homme la pensée de l'éternité, déclare l'Ecclésiaste (Ecclésiaste 3:11). Quand il vous est arrivé de penser à la mort, vous avez peut-être perçu une interrogation latente et certainement vous vous êtes dit que les choses ne devaient pas en rester là, qu'il y avait peut-être une continuité, une vie après la vie...
Le drame c'est que nous ne prenons pas le temps de chercher de vraies réponses et qu'une multitude de gens se dirigent vers le grand départ sans même se préparer, comme s'il n'y avait rien, ou bien, au contraire, comme si tout le monde allait au paradis, comme le claironne une certaine chanson populaire, mais il n'y a rien de plus faux. "Le royaume de Dieu, dira Jésus, est semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pécheurs le tirent et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde".
"Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents" (Matthieu 13:47-50). L'expression "méchants" ne concerne pas uniquement les grands criminels car en vérité, selon la Bible, tout homme qui demeure délibérément éloigné de Dieu est un méchant. "La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, car ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous..." (Romains 1:18-22).
L’Évangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Romains 1:16) car iI révèle la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes (Tite 2:11). Le salaire du péché c'est la mort mais le don de Dieu en Jésus-Christ c'est la vie éternelle (Romains 6:23). C'est pourquoi, celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 3:36).
Non, le salut n'est pas aléatoire; il ne doit rien au hasard, mais il dépend directement de notre connaissance ou de notre non-connaissance du Fils de Dieu : "Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14:6); "en vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis... si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé" (Jean 10:7,9).
Ainsi donc, comme le dira l'apôtre Paul aux chrétiens de Rome, "si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé" (Romains 10:9).
Dans ce temps de syncrétisme religieux où l'on veut se rassurer autour de cette pensée que toutes les religions se valent, servent et honorent un même Dieu sous des noms différents, il paraît présomptueux et peu raisonnable d'être à la fois catégorique et si restrictif concernant la question du salut. Mais la Bible, que nous croyons être la parole de Dieu, est à la fois catégorique et restrictive.
Après la mort il n'y a pas de néant, il n'y a pas non plus de seconde chance au travers d'une réincarnation : "Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement" (Hébreux 9:27). Il n'y a pas davantage de purgatoire, cet état de purification, selon le dogme officiel, cette antichambre pour le ciel, où les âmes encore impures trouvent un soulagement dans les prières des fidèles mais surtout dans le sacrifice de la messe. C'est là une hérésie pure et simple au regard du sacrifice parfait et parfaitement suffisant de Jésus qui, par son sang, a obtenu pour nous la paix avec Dieu (Romains 5:1; Colossiens1:20).
C'est encore et toujours cette même idée erronée que nous pouvons participer à notre propre salut alors que la Bible est formelle: "C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu" (Ephésiens 2:8).
C'est le pape Grégoire le Grand (mort en 604) qui ébaucha la doctrine. Le concile de Florence en 1439 définit le dogme confirmé par le concile de Trente. C'est sur ce dogme que prit son essor le fameux trafic des indulgences au travers desquelles on pouvait moyennant finances, soulager la souffrance d'un être cher en faisant dire quelques messes. Ce fut l'occasion d'exploiter la crédulité des foules ignorantes et de faire rentrer de l'argent permettant aux pontifes de la Renaissance de mettre sur pied leurs projets à la gloire de... Rome ou tout simplement à la leur.
Il n'y a pourtant pas trente six chemins pour aller au ciel mais seulement un comme le précisera Jésus: "Large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition et il y en a beaucoup qui entrent par là; mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie et il y en a peu qui les trouvent" (Matthieu 7:13-14). Jésus est-il ici fataliste ? "Celui qui cherche trouve" dira-t-il. Cela veut donc dire que le drame demeure dans le fait que peu de personnes cherchent à connaître la vérité qui mène au salut.
Il est intéressant de lire ce commentaire tiré du Dictionnaire du Christianisme de Jean Mathieu-Rosay :
"Il est impensable, pour l'Eglise, de faire marche arrière lorsqu'une doctrine a été définie comme dogme de foi par un concile. L'infaillibilité du magistère en serait ébranlée. Bien des théologiens reconnaissent toutefois que le dogme du purgatoire, en raison surtout de considérations psychologiques et pédagogiques, pose aujourd'hui bien des problèmes".
C'est ainsi que même le système des indulgences subsiste comme l'indique le Nouveau Catéchisme de L'Eglise Catholique : "Puisque les fidèles défunts en voie de purification sont aussi membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider... en obtenant pour eux des indulgences" (Catéchisme, articles 1476-1478, page 317).
Terminons par une question : Que penser du fait que les Papes sont ceux qui ont le plus de messes après leur mort et cela à l'échelle mondiale ? Ont-ils donc si besoin de cet état de purification que constitue le purgatoire et par conséquent du secours de la prière des fidèles ?