Voici une traduction effectuée par nos soins, avec autorisation de l’auteur, d’un article du pasteur Bob Dewaay, publié par www.cicministry.org aux États-Unis. Dans cet article, toutes les citations du livre en question ont aussi été traduites.
Dans cette analyse vous découvrirez que Bill Johnson commence par rejeter l’étude de la Bible pour ensuite pouvoir librement amener sa théologie non-biblique. Il croit en un grand réveil de la fin des temps, avec plus d’un milliard de nouveaux convertis. Une élite constituée de chrétiens ayant une onction supérieure, va mener ce mouvement.
Ces chrétiens feront de plus grandes choses que Jésus, car Jésus lorsqu’il était sur la terre n’était qu’un homme en relation avec Dieu (et non pas à la fois homme et Dieu) donc les chrétiens sont au même niveau que Jésus et peuvent faire les mêmes choses que Lui et même plus encore (interprétation incorrecte de Jean 14:12). Selon Bill Johnson les signes et prodiges sont quelque chose que nous pouvons apprendre, il a créé une école à cet effet. Il laisse de côté les enseignements bibliques sur la diversité des dons et surtout le fait qu’il s’agit de dons de l’Esprit et non pas de quelque chose que nous pouvons nous approprier à notre guise.
Soyez vigilants, la version pour enfants de ce livre s’infiltre maintenant dans les écoles du dimanche et autres rencontres pour enfants. Vu la longueur de ce document, nous le mettons également à disposition en format pdf à télécharger : Une Invasion d’erreurs – Bob DeWaay
Si vous comprenez l’anglais nous vous invitons à lire l’original, ce qui est toujours préférable. Il est disponible ici.
Il faut préciser que ce n’est pas que la vue d’un pasteur, loin de là. A titre d’exemple un autre article, en anglais, et consultable ici.
Notes de traduction :
Français Anglais
Mouvement « Pluie de l’Arrière-Saison » Latter rain
Dominionisme / domination dominionism
Signes et prodige Signs and wonders
Une analyse de
Quand Le Ciel Envahit La Terre / Bill Johnson
Par Bob DeWaay
Bill Johnson de Redding, en Californie, est devenu un enseignant populaire dans le mouvement des Signes et Prodiges. Son livre, Quand Le Ciel Envahit La Terre, révèle sa théologie sous-jacente. Johnson croit qu’il y aura un grand réveil des derniers temps qui sera initié par une «Génération Elie» (un concept du mouvement hérétique de la « Pluie de l’arrière-saison »), une génération qui va surpasser toutes les autres générations de chrétiens en ce qui concerne leur capacité à faire de grandes œuvres de puissance. Johnson prétend ceci à propos de lui-même et de ses associés :
« Nous allons porter l’onction d’Elie en préparant le retour du Seigneur de la même façon que Jean-Baptiste a porté l’onction d’Elie et a préparé les gens à la venue du Seigneur » (Johnson : 184).
Apparemment ces élites vont déclencher un grand réveil de signes et de prodiges, supérieurs à ceux de Jésus. Ils s’attendent à ce que cette explosion de miracles, provoque un grand réveil avant le retour de Christ. Johnson déclare :
« Je vis pour le réveil qui se déroule et je crois qu’il va surpasser tous les mouvements précédents combinés, apportant plus d’un milliard d’âmes dans le royaume. » (Johnson : 23).
L’hypothèse de base est que Dieu veut toujours faire des miracles abondants et remarquables, mais Il en est empêché à cause de la peur et de l’incrédulité de l’église. Dieu attend l’arrivée de chrétiens spécialement oints et éclairés qui rendront enfin possible une invasion du ciel sur la terre avant le retour de Christ. C’est donc cette hypothèse qui définit le titre du livre de Johnson. Son sous-titre est « Un Guide Pratique Pour Une Vie de Miracles ». En conséquence, avec la bonne information, le zèle, le désir, la piété, la foi et l’onction, tout chrétien peut « rendre le surnaturel naturel » (Johnson : 133).
Dans cet article je vais vous montrer, à partir du livre de Johnson, qu’il a quitté l’enseignement chrétien orthodoxe à bien de graves égards. Il enseigne la doctrine de la kénose (Kenosis) hérétique de Christ. Il nie le principe du Sola Scriptura (l’Ecriture seule) issu de la Réformation. Il embrasse le piétisme, l’élitisme, le subjectivisme, le fidéisme, la théologie du dominionisme, et bien d’autres erreurs. J’ai la conviction que son réveil de la fin des temps est en fait l’apostasie de la fin des temps.
1 Comment introduire l’hérésie
Lorsque j’ai lu le livre de Bill Johnson, j’ai noté les différentes erreurs par catégorie.
A la fin du processus, le plus grand nombre d’entrées était sous « biais anti-scolastique » (ndt « contre l’école »). Johnson est fermement opposé à l’érudition minutieuse fondée sur une saine exégèse de l’Ecriture. Pour lui, cette étude est susceptible d’apporter l’asservissement et la mort spirituelle. Malheureusement, cette idée est largement répandue dans l’évangélisme actuel, mais le rejet de l’érudition de Johnson est assez flagrant.
Johnson prétend :
« Pendant des décennies, l’Église a été coupable de créer de la doctrine pour justifier son manque de puissance… » (Johnson : 116).
Il est difficile de comprendre ce point de vue alors que la plupart de nos établissements d’enseignement évangéliques se sont engagés dans le mysticisme postmoderne, avec des héros comme les mystiques Dallas Willard et Richard Foster. Il est difficile de trouver un collège biblique ou un séminaire biblique qui ne favorise pas la « formation spirituelle », qui est simplement un terme de fantaisie pour le mysticisme catholique. Pourtant, Johnson dénonce la présence de doctrine. Nous verrons plus loin à quel point il est prêt à s’écarter de la doctrine orthodoxe.
Il recourt à un passage souvent mal interprété qui favorise son parti pris anti-scolastique :
« Un mot impuissant est la lettre et pas l’Esprit. Et nous savons tous, ‘La lettre tue, mais l’Esprit donne la vie » (Johnson : 116).
Ce détournement du sens de ce que Paul a écrit dans 2 Corinthiens 3.6 a été utilisé depuis longtemps pour favoriser le subjectivisme et le mysticisme. Il en résulte une fausse idée, à savoir : que l’étude de la Bible va vous tuer spirituellement. Le contexte montre que Paul parlait des lettres écrites sur la pierre (verset 3), ce qui signifie les Dix Commandements. Paul explique comment la loi « tue » dans Romains 7.5, 6. Elle tue à cause de nos péchés qu’elle expose, non parce qu’elle est étudiée pour ce qu’elle signifie.
Par exemple, le « Tu ne volera point » a-t-il un sens secret, mystique qui ne peut être évalué que par une certaine élite, avec des impressions spirituelles subjectives, ou signifie-t-il ce qu’il dit vraiment? Il signifie ce qu’il dit. Mais pour vraiment vivre comme une personne qui est libre du péché de voler nous avons besoin de la grâce de Dieu qui vient à travers l’Évangile. Dans 2 Corinthiens 3, Paul parle de ceux qui ont la Loi, mais rejettent Christ. Bill Johnson, lui par contre met en garde les chrétiens en affirmant que l’étude de la Bible va les tuer. Ce faisant, il tord le sens du passage et diminue ainsi la valeur de l’Écriture dans l’esprit de ses lecteurs.
Johnson met garde contre « une Parole impuissante ». La Parole de Dieu ne peut manquer de puissance que lorsque nous refusons de la croire et de lui obéir. Johnson suggère que lui et d’autres comme lui, qui refusent d’être enseigné dans la vérité, mais qui savourent les signes et les prodiges, ont « la puissance ». Le reste d’entre nous qui aimons et qui croyons à la Parole de Dieu (de l’Écriture, comprise selon l’intention des auteurs inspirés par le Saint Esprit) sont apparemment impuissants. L’enseignement de Johnson est faux et abusif pour le troupeau du Seigneur. Les chrétiens ordinaires qui ne peuvent pas reproduire les miracles de Jésus et de ses apôtres sont relégués à une catégorie inférieure : des chrétiens impuissants qui sont plaints par les élitistes comme Johnson.
Il est facile de voir où Johnson prend son attaque contre l’érudition chrétienne :
Ceux qui se sentent en sécurité en raison de leur compréhension intellectuelle de l’Écriture jouissent d’un faux sentiment de sécurité. Aucun d’entre nous n’a une compréhension complète de l’Écriture, mais nous avons tous le Saint Esprit. Il est notre dénominateur commun qui nous guidera toujours dans la vérité. Mais pour Le suivre, nous devons être prêts à sortir de la carte – à aller au-delà de que nous savons. (Johnson : 76)
Nous verrons dans la prochaine section exactement où Johnson est allé « hors de la carte » et où il veut nous emmener. L’affirmation selon laquelle nous ne pouvons pas connaître l’Écriture, mais nous pouvons savoir ce que l’Esprit-Saint dit par d’autres moyens est absurde. La Bible affirme que l’Écriture est le Saint-Esprit parlant à l’Église. Le Saint-Esprit a inspiré les Écritures. Nous comprenons la Bible en utilisant notre intellect.
L’approche de Johnson est d’employer la personne du Saint Esprit comme excuse pour rejeter l’étude savante de la Bible en faveur d’expériences religieuses non définies et subjectives. Il dénigre encore la Bible :
Mais en réalité, la Bible est un livre fermé. Tout ce que je reçois de la Parole sans Dieu ne changera pas ma vie. Il est fermé pour s’assurer que je reste dépendant de l’Esprit Saint. (Johnson : 93)
Il oppose Saint-Esprit et Ecritures, ce qui est faux. La Bible est le Saint-Esprit qui nous parle et sa puissance ne dépend pas de nous qui utiliserions l’expérience religieuse pour échapper à ses limites. N’importe quel manque de puissance pour changer nos vies est dû à l’incrédulité, pas à la signification de l’Écriture correctement comprise. Mais Johnson clame que le Saint Esprit nous mène hors de la carte. Il dénigre ainsi le Sola Scriptura (l’Ecriture seule).
L’absurdité de l’affirmation de Johnson est telle que je suis stupéfié de voir combien de gens sont trompés par elle. Par exemple, la revendication selon laquelle le Saint Esprit nous conduit dans la vérité (ce qu’il fait à travers l’Écriture) par des moyens subjectifs qui vont « en-dehors de la carte » et au-delà d’une approche « intellectuelle » est malhonnête. Ceux qui vont en-dehors de la carte vont quelque part. S’ils ont obtenu l’information directement de l’Esprit quant à la direction où ils devraient aller puis la suivent, ils se servent de leur intelligence aussi. L’information subjective du monde spirituel doit s’inscrire dans l’esprit de quelqu’un pour agir sur lui. Donc, si l’intellect est une mauvaise chose lors de l’étude de l’Écriture, pourquoi est-ce une bonne chose lorsqu’il s’agit de déterminer quelles impressions subjectives suivre ? Mais Johnson avertit :
« L’Église a trop souvent vécu selon une approche intellectuelle de l’Écriture, vide de l’influence du Saint-Esprit. »
Ce faux dilemme (c.-à-d. soit l’intellect, soit l’Esprit) dupe ses lecteurs. Ils pensent que s’ils sont présents dans des réunions surexcitées telles que celles menées par Johnson, l’Esprit est à l’œuvre, alors que s’ils étudient soigneusement la Parole de Dieu une fois pour toute révélée, ils sont bloqués dans une situation « d’impuissance ». (Johnson : 76)
En rabaissant l’étude soigneuse de la Bible, l’érudit, et l’utilisation de son intelligence, Johnson désarme ses lecteurs au point qu’ils sont susceptibles d’hérésies du type qu’il enseigne. Par exemple,
« La réaction à l’erreur produit habituellement l’erreur. » (Johnson : 51).
Si cela est vrai, pourquoi Paul a-t-il écrit aux Galates, aux Colossiens et à d’autres pour corriger leurs erreurs ? Johnson se vante qu’il n’a pas lu les livres des personnes qui sont en désaccord avec sa version de réveil. Il minimise ou rejette constamment la valeur de l’étude scientifique. Il dit :
« C’est dans l’environnement de la louange que nous apprenons des choses qui vont bien au-delà de ce que votre intellect peut saisir. » (Johnson : 44)
Cette déclaration me rappelle ce que j’ai lu d’un adepte du Nouvel Age qui suggère que nous contemplions « le bruit du battement d’une main. » Comment apprenons-nous des choses sans qu’elles ne s’enregistrent jamais dans nos esprits ? Probablement par des sentiments subjectifs et religieux qui restent indéfinis. Par de tels sentiments les gens comme le Dalaï Lama se sentent près de Dieu. Mais le sont-ils ?
2 Johnson va « en-dehors de la carte » en enseignant une fausse Christologie
Bill Johnson embrasse une doctrine qui enseigne que pendant son ministère terrestre Jésus a fonctionné seulement en tant qu’humain et pas comme Dieu. Johnson affirme que le Christ a mis de côté sa divinité. Johnson dit :
« Il a fait des miracles, des prodiges et des signes, comme un homme en bonne relation avec Dieu… pas comme Dieu. S’il avait fait des miracles parce qu’il était Dieu, alors ces miracles seraient inaccessibles pour nous. » (Johnson : 29 ; accentuations dans l’original)
La théologie de Johnson requiert que les chrétiens fassent des miracles plus grands que Jésus. Si la divinité de Jésus a eu une quelconque influence sur ses miracles, alors nous pourrions penser que nous ne pouvons pas faire la même chose (et à juste titre). Donc Johnson embrasse ce qu’on appelle souvent l’hérésie de la kénose – que Jésus a mis de côté sa nature divine. Il a écrit ailleurs :
« Il a mis sa divinité de côté car il cherchait à réaliser la mission que lui avait donnée le Père… » (Johnson : 79).
La priorité de Johnson c’est que les croyants soient en mesure de faire des signes et des prodiges. Ceci lui fait faire de nombreuses déclarations qui brouillent la distinction entre nous et Christ et ainsi diminue le caractère unique de Christ :
« Pour que nous devenions tout ce que Dieu a prévu, nous devons nous rappeler que la vie de Jésus était un modèle de ce que l’humanité pourrait devenir si elle était en bonne relation avec le Père. » (Johnson : 138).
Au contraire, les auteurs bibliques ont affirmé que Christ était le Créateur (voir Jean 1.3 ; Hébreux 1.2). Une voix venant du ciel a affirmé que Jésus était le fils unique divin (Marc 9.7). La divinité de Jésus a été confirmée à de nombreux endroits dans les évangiles. Les auteurs des Évangiles utilisaient les miracles de Jésus pour prouver Sa divinité. Si Johnson voyait juste dans le fait que Jésus avait mis de côté sa divinité, alors les miracles prouveraient que Jésus a seulement appris ce que n’importe qui peut apprendre s’il a une foi suffisante et une relation juste avec Dieu. Les revendications des Évangiles deviennent ainsi sans objet. Jésus n’est plus unique, mais seulement un éclairé spécial qui pourrait ouvrir la voie à bon nombre d’êtres éclairés comme lui. Nous avons alors un Christ du Nouvel Age plutôt que celui de la Bible.
Si la pensée de Johnson est correcte et que nous pouvons faire des œuvres plus grandes que Jésus (fondée sur son interprétation erronée de Jean 14.12 ; Johnson : 136), alors celui qui fait des œuvres plus grandes aura encore plus raison de se faire lui-même l’objet de la foi et du culte de quelqu’un. L’apologétique qui pointe vers la vie et les miracles de Jésus comme preuve de sa divinité deviendrait sans valeur parce que des humains pourraient faire de même.
La doctrine de la kénose est issue d’une mauvaise utilisation de Philippiens 2.7, où Paul dit que Jésus s’est dépouillé lui-même. De faux enseignants prétendent que Jésus « s’est dépouillé » lui-même de la divinité et qu’il est devenu un homme au cours de l’incarnation. Cette affirmation équivaut à la négation pure et simple de la divinité de Christ. Cette importante question est incomprise par des gens comme Johnson, qui attaquent le bien-fondé de l’érudition chrétienne. La négation de la divinité de Christ pendant son ministère terrestre par Johnson est la même que l’hérésie du mouvement de « Parole de Foi » qui nie la divinité de Jésus lorsqu’il est mort sur la croix. Ils prétendent qu’il a perdu sa divinité et a souffert en enfer comme un homme. Les deux sont des hérésies flagrantes. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Suite : Voir partie 2/3