3 Bill Johnson a une doctrine non-Biblique de Dieu
Une compréhension véritablement théiste de la divinité nécessite certaines définitions. La définition la plus fondamentale est « éternel, existence inconditionnelle ». La raison pour laquelle une telle définition est essentielle pour la théologie chrétienne, est de distinguer Dieu tel qu’il s’est révélé dans les Écritures en comparaison avec d’autres divinités. Le Dieu de la Bible est unique : « Cela t’a été montré, afin que tu connusses que l’Éternel est Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que lui. » (Deutéronome 4.35) Le vrai Dieu est éternel, et il a créé le monde à partir de rien. Tous les faux dieux sont créés et donc ne sont pas éternels. Le prophète a écrit : « Vous leur direz ainsi : les dieux qui n’ont pas fait les cieux et la terre, ceux-là périront de la terre et de dessous les cieux. » (Jérémie 10.11). Le Nouveau Testament a affirmé que Jésus était le Créateur pour établir sa vraie divinité.
L’existence inconditionnelle est un corollaire de l’existence éternelle de Dieu. Si Dieu existait de toute éternité, avant toute autre chose, il n’y a rien en dehors de Dieu qui aurait pu causer son existence. Cela signifie que Dieu en tant que Dieu n’est pas dépendant de quoi que ce soit en dehors de Lui. Ceci est important car dans la christologie de Bill Johnson, la divinité de Christ est dépendante des circonstances. Elle disparait au cours de l’Incarnation pour revenir plus tard. Ce qui va et vient n’est pas éternel et inconditionnel. C’est la même erreur fatale du mouvement hérétique « Parole de Foi » et similaire à bien d’autres erreurs qui ont été condamnées dans l’histoire de l’Église. L’hérétique Arius était célèbre pour avoir dit de Christ : « Il fut un temps où il n’était pas. » Diverses hérésies christologiques ont été rejetées par les conseils de l’Église primitive et la définition de Chalcédoine (451) se présente comme une définition valable basée sur le véritable enseignement de l’Écriture. La définition de Chalcédoine n’est valable pas seulement parce que c’est un credo de l’histoire de l’Église, mais parce qu’elle est basée sur une solide exégèse biblique. Le prologue de l’Évangile de Jean (Jean 1.1-18) affirme que Jésus a existé de toute éternité comme Dieu et avec Dieu. Le prologue contient une allusion à Exode 34.5-7 où Yahvé s’est révélé à Moise comme Celui qui est plein de grâce et de vérité (Jean 1.14 et voir Jean 1.16). Jésus est donc équivalent à Yahvé le Créateur.
Quelle est la relation de ceci avec Bill Johnson et la kénose ? Si la divinité de Jésus peut être mise de côté alors celle-ci n’a jamais été une vraie divinité. La divinité n’est pas un attribut qui va et vient. Elle est ou elle n’est pas. Si elle est perdue puis regagnée elle est alors conditionnelle, et si elle est conditionnelle alors ce n’est pas une vraie divinité. Tout ce qui réduit la vraie divinité conduit à toute forme d’hérésie, de secte et d’enseignement de New Age. Si la divinité peut être gagnée, alors l’homme créé peut potentiellement l’atteindre. La Bible nie ceci. En outre, si la divinité peut être mise de côté ce n’est pas la divinité.
R.C. Sproul explique :
Si Dieu a mis de côté l’un de ses attributs, l’immuable subit une mutation, l’infini s’arrête soudainement d’être infini, ce serait la fin de l’univers. Dieu ne peut cesser d’être Dieu. Donc, nous ne pouvons pas parler correctement de Dieu mettant de côté sa divinité pour prendre l’humanité sur lui-même.
Si Jésus avait mis de côté la divinité, ce serait la preuve qu’il n’a jamais eu la vraie divinité. Ainsi la doctrine de Johnson est un déni de facto de la divinité de Christ. L’hérésie christologique est une hérésie. Point final.
Alors que signifie Philippiens 2.7, de quoi Jésus s’est-il dépouillé ? La réponse n’est pas la divinité, qui est éternelle et ne peut être compromise, mais les prérogatives divines. Le point de Paul traite de l’humilité de Christ que nous devrions imiter, pas de son statut en tant que Dieu.
Sproul explique :
Je pense que le contexte de Philippiens 2 stipule très clairement que ce dont il se dépouilla lui-même n’était pas de sa déité, pas de ses attributs divins, mais de ses prérogatives – de sa gloire et de ses privilèges. Il a volontairement masqué sa gloire sous le voile de cette nature humaine qu’il a prise sur lui. Cela ne signifie pas que la nature divine cesse d’être divine pour devenir humaine. Dans la Transfiguration, par exemple (Matthieu 17.1-13), on voit la nature divine invisible percer et devenir visible, et Jésus est transfiguré devant les yeux de ses disciples.
La vraie doctrine du Christ est que, dans l’incarnation, il a pris sur lui l’humanité et non pas mis de côté sa divinité. Le Christ incarné est pleinement homme et pleinement Dieu. Dans la théologie c’est ce qu’on appelle l’union hypostatique.
Johnson affirme que le Saint Esprit lui a permis de « sortir de la carte ». Je suis d’accord, Johnson est en effet « sorti de la carte ». La « carte » pour les chrétiens est l’Ecriture inspirée par le Saint-Esprit. La « carte » définit les limites et lorsque nous traversons ces limites, nous ne sommes pas simplement perdus, nous sommes dans l’erreur impie. Le Saint Esprit ne conduit pas le peuple de Dieu en dehors de la carte qu’Il nous a donnée une fois pour toutes.
Donc Johnson nous donne un double coup bas. D’abord, il met en garde contre l’érudition et l’étude de la Bible sous peine de devenir spirituellement morts. Puis il introduit l’hérésie, que ses disciples n’ont aucun moyen de discerner puisqu’il les a fait fuir des outils nécessaires au discernement. C’est ainsi que des mouvements entiers partent de l’orthodoxie chrétienne et sont plongés dans la ruine théologique. L’hérésie de la kénose est une hérésie condamnable et est aussi atroce que l’hérésie arienne, qui a encore cours aujourd’hui au travers des Témoins de Jéhovah. L’hérésie christologique n’est pas une aide à l’action de l’Esprit-Saint comme le prétend Johnson mais elle attriste le Saint-Esprit.
Les milliers de disciples de Johnson n’ont probablement aucune idée qu’ils sont menés dans l’hérésie. Ils viennent pour les signes et les prodiges dans l’espoir qu’ils vont faire de plus grands miracles que Jésus. Ils sont fascinés par les affirmations qu’ils vont faire partie d’une génération d’Elie qui va vaincre le mal sur la terre avant le retour de Christ. Très peu se rendront compte que la doctrine du Christ qui leur est enseignée s’écarte de l’enseignement de l’église qui a été adopté par presque tous les groupes chrétiens depuis des siècles.
On pourrait faire valoir que la définition de Chalcédoine n’est pas biblique (ce qui n’est pas le cas). Mais la charge de la preuve incombe à ceux qui le contesteraient. On ne peut pas rejeter légèrement la doctrine du Christ qui a régné pendant des siècles. Le faire exigerait un travail théologique étendu et une argumentation biblique conçue pour persuader les chercheurs chrétiens conservateurs. On ne peut pas aller dans une telle voie à la légère. Mais Johnson le fait avec aisance niant la divinité de Christ pour la seule raison qu’il pense que ce sera probablement plus facile pour les chrétiens de penser qu’ils peuvent faire de plus grands miracles que Jésus. Il n’offre aucune preuve fondée que sa doctrine de la kénose soit biblique. Pourquoi devrait-on le prendre au sérieux ? Malheureusement, des milliers le font.
4 La Théorie Des Signes Et Prodiges
La chose la plus importante de toutes, pour Johnson et ses adeptes, est la présence des signes et des prodiges – plus il y en a, mieux c’est. La raison en est qu’ils sont une condition nécessaire pour le réveil espéré pour la fin des temps, qui sera lancé par une « génération Elie » de chrétiens d’élite. Johnson dit:
« Notre mandat est simple : élever une génération qui peut ouvertement afficher la puissance brute de Dieu. » (Johnson, 27, 28).
Posséder un tel pouvoir est ce qu’il appelle un « évangile authentique », car « l’impuissance est inexcusable » (Johnson, 27). Nous sommes le problème, prétend-il, car Dieu veut faire des miracles, mais Il ne le peut pas à cause de notre mauvais état d’esprit. Les miracles attendent la venue d’une génération d’êtres éclairés qui connaîtront le secret. Nous avons donc une définition des miracles du Nouvel Age.
Pour démontrer que dans la théologie de Johnson le surnaturel est quelque chose qui peut être appris et maîtrisé par l’homme (ôtant ainsi l’état surnaturel), on voit qu’il a fondé une école du surnaturel. Elle est appelée l’École Bethel du Ministère Surnaturel. Une fois que le surnaturel peut être maitrisé par des procédés que l’on peut apprendre et qui sont reproductibles, il n’est plus surnaturel, mais naturel. Dans le Nouvel Age aussi nous trouvons « Un Cours des Miracles ». Dans cette pensée, il n’y a rien de vraiment surnaturel, car toute la nature est infusée avec Dieu (Panenthéisme). Compte tenu de son dégoût pour l’érudition, Johnson n’a probablement pas vu les implications de son « école du surnaturel ».
S’il y a un processus à apprendre ou un état religieux à atteindre qui permette aux humains de produire des miracles à volonté, de tels miracles deviennent des événements naturels. Johnson affirme,
« Le but de l’onction est de rendre le surnaturel naturel. » (Johnson, 133).
Cela ressemble à l’ouverture à un nouveau monde, mais cela consiste à amener le concept « surnaturel » dans une vision du monde panenthéistique plutôt que biblique. Le concept biblique du surnaturel nécessite une vue théiste de l’univers dans laquelle le Dieu transcendant de la Bible a créé le monde à partir de rien, mais reste providentiellement impliqué dans Sa création. Dieu peut et Il intervient dans les affaires humaines. L’œuvre de Christ est vraiment surnaturelle. Christ n’était pas un illuminé qui a appris et partagé des secrets qui permettent à chacun d’atteindre le même niveau d’illumination. Cette vue du Christ est celle du Nouvel Age. Les œuvres de Christ étaient vraiment surnaturelles parce que le Créateur de l’univers était sur la scène de l’histoire et que ses œuvres ont prouvé sa véritable identité.
Si le surnaturel devient « naturel », comme le prétend Johnson, pour ceux qui ont une onction supérieure, alors le caractère unique de Christ est compromis. Le surnaturel était toujours là pour être accessible par ceux qui ont des expériences et des connaissances particulières, ce n’est donc pas vraiment surnaturel, mais une partie de la nature. Des miracles, dans une telle vision du monde, ne sont pas des miracles dans une perspective biblique.
Lorsque Paul parle de la puissance au sujet de l’Évangile, il parle de la puissance de Dieu pour sauver Juifs et Gentils par la croix : « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. » (Rom. 1.16) Paul utilise le terme « puissance » de la même façon dans 1 Corinthiens :
« Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. » (1 Corinthiens 1.18).
La puissance de Dieu par la croix nous sauve de la colère de Dieu contre le péché. Les faux enseignants peuvent accomplir des signes et des prodiges, mais ils n’ont pas le véritable pouvoir dont parle Paul. Les enseignants arrogants qui sont venus à Corinthe avaient des paroles de connaissance (gnose) et la sagesse (sophia), mais ils n’avaient pas la puissance de Dieu qui sauve les pécheurs perdus (1 Corinthiens 4.19, 20).
Ce qui a vraiment échappé à Johnson et ses adeptes est que la Bible prédit les faux signes et prodiges à la fin des temps. Il n’y a pas de prophétie dans l’Écriture au sujet d’une invasion de véritables miracles de Dieu qui se passeraient à la fin. Par exemple Jésus avertit :
« Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. » (Matthieu 24.24)
Les « christs » sont littéralement « les oints ». Il y aura ceux qui prétendent être oint d’une manière spéciale et qui feront de grands signes et des prodiges. Ils sont faux. L’Antéchrist (dont le nom et le rôle sont basés sur le concept de « oint ») fera de grands signes et des prodiges (2 Thessaloniciens 2.9) Paul a également prédit la tromperie de la fin des temps dans 2 Timothée chapitre 3.
Johnson balaye la possibilité d’une telle tromperie en appelant ces signes « contrefaçons » (Johnson, 110). Les faux signes et prodiges dont la Bible nous met en garde ne sont pas des tours de magie, mais des véritables signes qui pointent vers un faux message. Ainsi, le discernement des esprits concerne l’évaluation objective de l’enseignement (1 Jean 4.1-5) et non pas l’évaluation subjective de miracles apparents. Une guérison psychique peut être une véritable guérison, sans être de Dieu. Elle est connue pour être fausse par le faux enseignement du guérisseur. Même si un tel faux enseignant produisait une véritable guérison vérifiée, l’enseignement et l’enseignant seraient toujours faux. Ainsi Moïse a mis en garde au sujet des faux prophètes dont les signes se réalisent, mais qui pointent vers une fausse déité :
« S'il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux, -des dieux que tu ne connais point, -et servons-les ! Tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. » (Deutéronome 13.1-3)
En combinant des signes et des prodiges avec une fausse christologie qui nie la divinité de Christ, Johnson a placé ses adeptes au centre de la tromperie de la fin des temps. Maintenant, plutôt que d’un « Oint » (Jésus-Christ qui est unique), il y a beaucoup d’ « oints » qui soi-disant peuvent faire des miracles plus grands que Jésus. Cette situation est décrite dans la Bible :
« Petits enfants, c’est la dernière heure, et comme vous avez appris qu’un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists : par là nous connaissons que c’est la dernière heure. » (1 Jean 2.18).
« Les antéchrists » au sens du grec, sont des « oints » de substitution. Dans la Bible, tous les chrétiens sont aussi « oints » par Dieu, et seul Jésus est particulièrement oint, c’est-à-dire, le Messie. Un groupe d’élite de ceux particulièrement oints qui constituent la « génération Élie », tel qu’enseigné par Bill Johnson et sa théologie issue du mouvement de la Pluie de l’Arrière-Saison, serait considéré comme antéchrist.
Une question connexe est de savoir si oui ou non Johnson et compagnie sont en train de faire de plus grands miracles que Jésus. Dans Luc 8, nous voyons Jésus calmant la mer, délivrant l’homme démoniaque le plus inimaginable, guérissant les malades et ressuscitant les morts. Le point de Luc est que Jésus a le pouvoir sur la nature, Satan, la maladie et même la mort. Ainsi, Jésus est le Seigneur de l’univers, et ses déclarations sont vraies. Est-ce que quiconque de l’élite de la génération d’Élie de Johnson affiche plus de pouvoir et d’autorité que Jésus ne l’a fait dans Luc 8 ? Johnson énumère un certain nombre de manifestations typiques dans une section qu’il intitule : « Quand Dieu colore en dehors des lignes ». Ils comprennent des rires, de la poussière d’or apparaissant de nulle part, de l’huile apparaissant de nulle part, du vent dans une pièce fermée, un nuage apparaissant, un parfum senti, des pierres précieuses apparaissant et des plumes qui tombent dans des réunions (Johnson : 141). La plupart d’entre eux n’ont aucune préséance dans l’Écriture, et aucun d’eux n’est aussi profond que les signes messianiques de Luc 8.
Il y a une certaine naïveté qui accompagne ceux qui suivent la théorie des signes et des prodiges. Une fois, j’ai organisé une réunion régulière de pasteurs. À l’une de ces réunions, un pasteur venait d’être témoins de la soi-disant « bénédiction de Toronto » (le réveil du rire comme on l’appelait). Il a raconté comment alors qu’il était debout dans une file pour la nourriture, l’un des participants a commencé glouglouter comme une dinde et à se pavaner en utilisant ses coudes comme des ailes de dinde. Le pasteur a conclu que Dieu était à l’œuvre. Rien n’est assez bizarre pour amener ceux qui croient aux « signes et prodiges » à se remettre en question.
Les signes et prodiges qui accompagnent une fausse christologie comme celle de Bill Johnson, ne prouvent pas l’existence d’un grand réveil de fin des temps. Au contraire, ils prouvent l’existence de la tromperie de la fin des temps annoncée dans la Bible.
5 La Théologie du Dominionisme
La théologie de Johnson contient un mélange de beaucoup de mouvements problématiques de notre époque. L’un d’eux est l’enseignement de la « domination », populaire dans le mouvement « Parole de Foi ». L’idée est que Satan a réussi à arracher la terre à Adam et Eve ainsi que l’autorité sur elle, en laissant Dieu en dehors, trouver un moyen pour la récupérer. Le plan de Dieu était que Jésus vienne et la reprenne de Satan (ce qui, selon les enseignants de « Parole de Foi » se serait produit en enfer pendant le prétendu séjour de Jésus là-bas et de sa lutte avec Satan en tant qu’homme, et non pas comme Dieu).
Puis, toujours selon cette théorie de la « domination », Jésus aurait délégué à l’église le travail de reprendre le contrôle de la terre des mains de Satan et de la mettre sous le contrôle de l’église.
Johnson enseigne
« tout ce qu’Adam possédait, y compris le titre de propriété sur la planète avec sa position correspondante de la domination, est devenu une partie du butin du diable » (Johnson : 31).
Comme d’autres de son acabit, Johnson prouve que la terre appartient à Satan en se basant sur l’histoire de la tentation de Satan envers Jésus dans le désert. Où Satan offrait les royaumes à Jésus. Ce serait la preuve que Satan, et non Dieu, avait les « clés de l’autorité » de la terre (Johnson : 32). Jésus les aurait reprises et données à l’église (Johnson : 32). La preuve que nous aurions retrouvé la domination qu’Adam avait soi-disant perdue, se trouve dans la réalisation des caractéristiques promues par les enseignants de « Parole de Foi » :
« Dans la mission d’Adam et Eve de soumettre la terre, ils étaient sans maladie, sans pauvreté, et sans péché. Maintenant que nous sommes restaurés selon Son (ndt : Dieu) objectif original, devrions-nous nous attendre à moins ? » (Johnson : 33).
Johnson interprète la prière du Seigneur[1], qui est principalement une prière concernant le retour de Christ, pour sa théologie du « Royaume maintenant » : « c’est l’objectif principal de toute prière : ce qui existe dans le ciel doit être libéré sur la terre. » (Johnson : 59). Cela signifie que si nous avons des problèmes dans notre vie, nous manquons de foi, nous prions à tort, ou nous ne parvenons pas à comprendre notre rôle de domination. Johnson explique :
« Cette invasion permet aux circonstances ici-bas de s’aligner avec le ciel. » (Johnson : 59).
Cette invasion se trouve dans le titre de son livre.
La vision de la fin des temps de Johnson voit les chrétiens fondés dans les Ecritures être un problème qui arrêtera le réveil :
« La deuxième plus grande raison pour la fin du réveil [derrière l’extinction de l’esprit interprétée comme toute remise en question des manifestions bizarres] c’est quand l’Église commence à attendre le retour du Seigneur au lieu de poursuivre une plus grande percée dans la Grande Commission. » (Johnson : 161).
Auparavant, Johnson avait interprété la « Grande Commission » avec les termes de sa théologie du dominionisme. Ceux qui comprennent correctement la prière du Seigneur deviennent des gens à problèmes qui empêchent le réveil. Selon lui, désirer le retour du Seigneur est déconseillé.
L’eschatologie du retour prochain de Christ est remplacée par l’eschatologie de la domination, « royaume maintenant », qui voit le concept de « Maranatha » (Jésus vient) comme une menace au réveil.
6 Un Déluge d’erreurs
Le rejet de l’érudition et l’exégèse minutieuse, dans le cas de Johnson, mène où il le fait toujours : à diverses erreurs théologiques. Il y en a beaucoup et il faudrait trop de temps pour les couvrir en détail mais elles doivent néanmoins être abordées. Je vais le faire brièvement dans cette section.
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