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Jeudi dernier, la police d’Omdurman a arrêté trois professeurs chrétiens de l’École évangélique du Soudan afin d’aider un homme d’affaire musulman à prendre possession de cet établissement scolaire. Cet évènement s’inscrit dans le cadre plus large de la tentative de contrôler les activités de l’Église dans le pays et de débarrasser le pays du christianisme.
Selon Morning Star News qui relate les faits, cette arrestation n’est pas la première puisqu’il y a juste un mois, les autorités avaient déjà emprisonné pendant la nuit, quatre enseignants de la même école.
Accusés d’avoir détruit un poteau de signalisation mis en place par ‘Vision Éducative’ (Education Vision), la société appartenant à l’homme d’affaire musulman qui revendique la propriété, ces quatre hommes ont finalement été libéré le 21 février sous caution, après avoir versé 10 980 livres soudanaises (1 682 dollars).
Le 16 mars dernier, rapporte Morning Star News, une nouvelle offensive a eu lieu. Environ 20 policiers cette fois-ci sont entrés de force dans le complexe scolaire d’Omdurman, en passant par le Nil de Khartoum, et ont arrêté trois professeur chrétiens.
Selon des sources chrétiennes locales, les trois hommes arrêtés, identifiés comme Musa, le Directeur de l’établissement, Yahya Elias et Younan ont été emmené au commissariat central d’Omdurman avant d’être relâchés sous caution après huit heures. Tous les trois, qui appartiennent à l’église évangélique presbytérienne du Soudan (SPEC), ont été accusés d’entraver le travail de ceux qui tentaient la reprise de l’école.
Le pasteur Yahia Abdelrahim Nalu, modérateur du SPEC, a confirmé les arrestations, en les décrivant comme des conséquences d’une collusion entre le gouvernement et l’investisseur musulman et la volonté, par les autorités et la police, d’une prise de contrôle illégale de l’école.
« La police aide illégalement l’organisation ‘Vision Éducative’, en dépit du fait qu’elle n’a pas de document juridique de propriété », a déclaré un responsable de la SPEC.
Les arrestations se sont produites après qu’un musulman, seulement identifié sous son prénom Hassan, se soit adressé aux administrateurs scolaires en affirmant qu’il était le nouveau Directeur de l’école.
La reprise de l’école par des musulmans s’inscrit dans un cadre plus large. En 2013, en effet, l’église évangélique presbytérienne du Soudan à laquelle appartient l’école s’est vue imposée une nouvelle direction par le ministère soudanais de l’orientation et de la dotation religieuse.
Selon les anciens dirigeants de l’Église, le choix par les autorités d’étrangers pour diriger les bureaux de la SPEC correspond à une tentative de contrôler les activités de l’Église et de débarrasser le pays du christianisme. Après la décision du gouvernement, les bureaux de l’église avaient en effet été fermés et une partie des locaux détruite.
Bien que ces nominations d’une nouvelle Direction à la SPEC aient été jugées illégales en novembre 2016 par un tribunal qui a convenu qu’elles contrevenaient au règlement de l’église, qui appellent à l’élection tous les trois ans de nouveaux dirigeants par l’intermédiaire d’une assemblée générale, la Direction de l’Église demeure entre les
mains des membres du comité nommé par le gouvernement.
Source : https://www.chretiens.info/