Je sais que ce titre va heurter mes amis humanistes chrétiens, qui désormais pullulent un peu partout, y compris dans le monde Pentecôtiste.
Avec l’humanisme à la sauce chrétienne, c’est le triomphe des bons sentiments, une pseudo-compassion servie à la louche et des tonnes de pathos sur une approche de l’amour du prochain, qui n’a plus rien d’évangélique. Si j’osais, je parlerais d’influence « franc-maçonne » mais là, on me prêterait l’idée de soupçonner le mal, ce que je me refuse à faire.
Je n’ai pas le même Dieu que les Musulmans, n’en déplaisent à ces derniers. Mon Dieu est un Dieu d’amour et de compassion, de miséricorde et de grâce, et il n’est sûrement pas, et en aucun cas, le Dieu des assassins, des attentats, des bombes dans les bus israéliens ou bien encore celui préconisant le djihad contre les gens qui ne pensent pas comme moi. Par ailleurs, mon Dieu ne me fait aucune promesse malsaine, impudique et déplacée face à l’éternité. Pas question pour lui de favoriser mes bas instincts en me promettant je ne sais trop combien de vierges au paradis, si je dois mourir comme martyr pour sa cause.
Je veux bien être compréhensif, gentil avec tout le monde, même sympathique avec mes contradicteurs, mais là, désolé, je ne m’y retrouve plus.
Oser la triste comparaison entre Ismaël (Genèse 21/17) et l’Islam, pour expliquer par exemple, avec le plus grand sérieux du monde et sans que personne ne remue l’oreille, que ce texte biblique est la preuve que Dieu entend la prière des Musulmans, est non seulement abusif historiquement, mais proprement déplacé spirituellement. Ismaël n’était pas Islamique, puisque l’Islam n’apparaîtra qu’en 611 de notre ère, faut-il le rappeler ? Par ailleurs, sur le plan spirituel et théologique, Ismaël s’adresse au Dieu de son père Abraham, l’Éternel et certainement pas Allah. C’est ce Dieu-là dont il a entendu parler à la maison, qu’il a vu son père adorer, qui a déjà secouru sa maman (Genèse 16) et qu’elle-même connaît bien (Genèse 16/13). On me dira que tout ceci n’est qu’une interprétation et qu’Allah ou l’Éternel c’est pareil, libre à vous de penser ainsi mais pour moi, il ne s’agit pas du tout de la même personne.
Et puis franchement, si le Dieu de l’Évangile et le dieu des Musulmans ne font qu’un, pourquoi ne pas tous devenir Musulmans ? Certaines valeurs de l’Islam sont si proches, du moins en théorie, des valeurs défendues par le christianisme : La notion de sainteté, la pudeur, l’honnêteté dans les rapports avec autrui (avec toutes les mesures qui s’imposent), sont prônées par les uns comme par les autres. D’ailleurs, il faut oser aller plus loin : la manière des musulmans de faire du prosélytisme ressemble à s’y méprendre aux pratiques en vigueur dans bon nombre d’Églises chrétiennes. Ce dernier point devrait nous faire réfléchir, mais est-ce encore possible, sur ce que nous appelons l’évangélisation aujourd’hui. Dans les pratiques de l’Islam, on rapporte des témoignages de conversions à l’Islam, de retour vers Allah, de vies transformées, de drogués délivrés etc. Sans doute de pâles copies de témoignages chrétiens, mais le trouble n’en disparaît pas pour autant.
L’Évangile est porteur d’espérances qui ne se retrouvent nulle part ailleurs. La nouvelle naissance, la conversion à Dieu, le salut éternel, la victoire sur la mort, cela aucune religion ne pourra jamais l’apporter, pas davantage l’Islam qu’un christianisme dévoyé.
Je comprends que la mode soit aux compromis, à l’humanisme bon teint, à l’intellectualisme supérieur ou prétendu tel, mais moi je continue de dire et de redire que le Dieu que j’adore, n’a rien à voir avec le dieu des Musulmans, et que d’après ma Bible, ce n’est pas à la veille de changer.
Samuel Foucart, Pasteur de l’Eglise évangélique de Pavilly
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