Matthieu ch. 7 v. 1-5 :
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés; Car on vous jugera du même jugement dont vous jugez; et on vous mesurera de la même mesure dont vous mesurez. Et pourquoi regardes-tu la paille dans l'oeil de ton frère, tandis que tu ne vois pas la poutre dans ton oeil? Ou comment dis-tu à ton frère: Permets que j'ôte cette paille de ton oeil, et voici une poutre est dans le tien? Hypocrite! ôte premièrement de ton oeil la poutre, et alors tu penseras à ôter la paille de l'oeil de ton frère. (Ostervald)
La tendance à juger autrui est inhérente au coeur humain. Elle était très marquée chez les pharisiens. Ils appliquaient à leurs semblables les exigences de la Loi, mais la négligeaient pour eux-mêmes. L'apôtre Paul releva avec pertinence leur culpabilité à cet égard ( Rom. 2); de même l'apôtre Jacques mettra en garde le Juif devenu chrétien contre cette tendance à se placer au-dessus de la Loi pour juger son prochain. Nous avons pourtant à prendre connaissance des actions des hommes, à appeler le bien bien et le mal mal. Cependant, nous ne pouvons pas juger des motifs qui font agir nos frères; nous pouvons juger, à la lumière de la Parole de Dieu, nos propres "intentions du coeur" ( Héb. 4.12) ; mais les "desseins des coeurs" de nos frères ne seront manifestés par le Seigneur lui-même que dans un temps à venir. (1Cor. 4. 5). Le Seigneur nous observe ( v. 2) ; si nous prions pour notre frère en faute et l'aidons à se relever au lieu de le juger, le Seigneur usera aussi de miséricorde à notre égard." Pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l'oeil de ton frère" ? dit Jésus. Le fétu, un brin de paille, est un corps étranger minuscule que seule une observation attentive permet de déceler. Ainsi peut-on épier son frère !
Puis on ose entreprendre une action blessante, sous couvert de charité : "Permets, j'oterai...", sans s'être examiné soi-même dans lumière divine. Accordons une grande attention à cet enseignement : si nous sommes portés à juger les autres, et souvent sans avoir l'exacte connaissance des faits, nous ne dicernerons bientôt plus nos propres défauts. Par contre, si nous nous jugeons nous-mêmes devant Dieu, sans excès de scrupules mais en toute droiture, nous ne serons pas si facilement disposés à voir le mal chez nos frères. L'hypocrite ( v 5 ) cache aux autres sa propre culpabilité, et finit par se la cacher à lui-même ; elle devient vite une poutre.
Sources personnelles