J’ai vu des images ce midi à la télévision de manifestations violentes devant le consulat de France à Karachi, de musulmans furieux des nouvelles caricatures provocatrices du numéro “historique” de Charlie Hebdo – j’enverrai volontiers le pdf de ce numéro à ceux qui me le demanderont ici. La petite minorité chrétienne du Pakistan est aux abois : les “rigolos” deCharlie Hebdo ne se rendent même pas compte – du moins je l’espère… – que leurs répugnantes abjections mettent en péril la vie de nos frères dans les pays musulmans, comme elles viennent de coûter celles de tant de leurs confrères… L’Agence Fides nous en donne aujourd’hui un écho.
« La liberté de la presse est sacrée mais elle ne peut être utilisée pour offenser, pour ridiculiser ou pour outrager la religion, en particulier la religion islamique, qui est très sensible au thème du blasphème. Nous avons trouvé une source de consolation et nous partageons pleinement les propos du pape François concernant la nécessaire limitation de la liberté d’insulte ». C’est ce que déclare à l’Agence Fides le Père Bernard Inayat, directeur du magazine The Christian View édité à Lahore, alors qu’au Pakistan se fait toujours plus forte la contestation contre les caricaturistes de l’hebdomadaire français Charlie Hebdo. Aujourd’hui, des manifestations publiques devant le consulat de France à Karachi ont débouché sur des affrontements entre les manifestants et la police, se soldant par au moins trois blessés. Les manifestants appartenaient à la branche jeune du mouvement Jamaat-e-Islami qui s’est mobilisé contre les représentations du prophète Mahomet publiées par l’hebdomadaire satirique français. « Les paroles ou les images ont un poids. Ils sont comme une arme » déclare le Père Inayat. « Je peux blesser ce qu’un homme a de plus sacré. De là part la réaction du monde islamique. Nous ne sommes pas d’accord avec le fait qu’en Europe on puisse se jouer avec la religion islamique notamment parce que, en tant que chrétiens au Pakistan, petite minorité, nous serons les premiers à en subir les conséquences ou les réactions désordonnées. C’est pourquoi nous avons accueilli favorablement l’intervention du Saint-Père qui, sur l’avion qui l’emmenait de Colombo à Manille, a invité tout un chacun à respecter les religions, à avoir le sens de la limite, à ne pas provoquer ». « D’autre part, conclut le directeur de The Christian View, nous croyons fermement que toute réaction doit être pacifique. Nous condamnons toute forme de violence et nous exprimons une profonde proximité et solidarité aux victimes du terrorisme en France et dans le monde entier, réaffirmant le respect absolu de toute vie humaine ».
Source : Agence Fides (16 janvier)