
Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils, et les princes se liguent-ils avec eux contre l’Éternel et contre son Oint? Brisons leur liens, délivrons-nous de leurs chaînes! Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux. Puis il leur parle dans sa colère, il les épouvante dans sa fureur : C'est moi qui est oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte! Ps.2
Nous croyons bien comprendre qu'il y a une malédiction du pouvoir et l'expérience nous a convaincus que la politique est un mal nécessaire. C'est pourquoi nous accueillons avec joie la bonne nouvelle d'un changement. La malédiction du pouvoir et l'envahissement inévitable de la politique prendront fin. Le Royaume de Dieu ne sera pas le remplacement d'une domination par une autre, mais un terme- un coup d'arrêt dès aujourd'hui- aux puissances et aux dominations qui se succéderont jusqu'à la fin des temps.
Ce ne sont pas les idées qu'on applique, les projets qu'on réalise qui sont en question ici, mais la façon dont ils passent dans les faits- tout est dans la manière.- Le progrès social est entré dans les moeurs, dans les programmes, dans les méthodes de gouvernement.... et il faudra qu'il y entre davantage. Cependant le pouvoir restera le pouvoir, la politique. Dès que les choses s'effectuent ( sans quoi tout est utopie) on s'aperçoit que les moyens restent en fin de compte étrangement semblables et les conséquences qu'ils engendrent tout autant. Jésus dit simplement : "il n'en sera pas de même parmi vous" ( Matt.20-26) et il rompt le cercle infernal.
Nous saluons avec espérance Celui qui a délibérément choisi une manière d'agir totalement différente; servir sans être servi, la grâce au lieu de la force, l'amour au lieu du jugement, l’Évangile au lieu de la propagande, la puissance qui s'accomplit dans la faiblesse, la folie plus sage que la raison. Nos yeux s'ouvrent sur la communauté des disciples du Christ, vivant aujourd'hui-même l’Évangile dans les sociétés où nous sommes implantés. Nous comprenons que l'Eglise, a reçu les arrhes du Royaume; l'attrait du pouvoir, le goût de la puissance y ont été brisés, brisés dans les cœurs et abolis dans les faits. Là est notre libération.
Source : Brèves méditations ( Jacques Gruber)