24 février 2010
3
24
/02
/février
/2010
09:00
Le Psaume des martyrs
( Vie de FULCRAN REY)
Partie 3/4

Ses interrogatoires et ses tortures
Il fut chargé de chaînes et toujours gardé à vue, privé de voir qui que ce soit de ceux qui prenaient part à ces maux. Il connut plusieurs prisons et subit plusieurs interrogatoires.
Finalement, l'intendant lui-même vint faire auprès de lui ses derniers efforts.
Tantôt REY lui disait : " Monseigneur, je n'aime point le monde ni les choses qui sont du monde, je répudie tous les avantages dont vous me parlez, je foule tout cela à mes pieds". Tantôt il lui répondait:
" La vie ne m'est point chère, pourvu que je gagne Christ. Ne m'exhortez point à laisser le Maître que je sers, c'est un si bon Maître, il ne m'a jamais fait que du bien depuis que je suis à son service; le quitterais-je ? Je n'ai garde de le faire; ne me sollicitez plus à l'abandonner : quelque mort qui me faille souffrir pour lui, je ne l'abandonnerai jamais ".
L'intendant lui ayant dit : " Monsieur REY, il y a encore du temps pour vous sauver ". -" Oui, répondit-il, et c'est ce temps que je veux encore employer à mon Salut ". L'intendant ayant repris la parole pour lui dire :
"Monsieur REY, il faut changer, et vous aurez la vie ", il déclara: " Il faut changer, mais c'est pour aller de cette terre de misère au Royaume des Cieux, où une heureuse vie m'attend, que j'aurai et que je possèderai bientôt ". L'intendant lui reprocha d'avoir prêché contre la volonté du Roi, ce à quoi il répondit : " Le Roi des rois me l'avait ordonné, et il est juste d'obéir
plutôt à Dieu qu'aux hommes ". Il répondit à toutes les questions qui lui furent faites avec beaucoup de respect, de douceur et de modération, en donnant toujours des marques d'une entière résignation à la volonté de Dieu.
Il fut condamné à être pendu. Or, il s'attendait à être roué vif. " On me traite, dit-il, plus doucement qu'on n'a traité mon Seigneur, en me donnant une mort si douce ; je m'étais préparé à avoir les membres rompus ou à être brûlé.
Je te rends grâce de m'avoir trouvé digne de souffrir pour toi une mort si douce, après avoir préparé mon âme à souffrir la plus cruelle mort, pour l'amour de toi " .
Il signa ses interrogatoires : " REY qui n'a fait que prier Dieu ".

Pour lui arracher des aveux, il fut mis à la question. La torture fut si violente qu'on crut qu'il ne pourrait se servir de ses jambes pour aller au supplice.
" Vous venez de m'infliger une peine que je n'ai guère sentie, dit-il à ses juges. Je crois que vous avez plus souffert que moi. Je puis vous protester que dans le plus fort de la peine que vous avez voulu que j'endurasse, je n'ai point senti de douleur ". La grâce triomphait si fort en lui de la nature, qu'il semblait que la nature fût dépouillée de ses propres sentiments, pour n'avoir que ceux de la grâce.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :