Le Psaume des martyrs
( Vie de FULCRAN REY)
Partie 1/4

C'était le Psaume 118,
qui a mérité, tout spécialement, le nom de Psaume des martyrs, et que tant de "confesseurs de la foi" ont chanté sur l'échafaud; Le Psaume que chanta encore le dernier des
pasteurs martyrs, François Roques, à Toulouse, quelques jours avant l'exécution de Calas, en 1762 :" LA VOICI
L'HEUREUSE JOURNEE" !!
C'est en ces temps de cruelles persécutions que, pour secourir
les églises désolées, quelques hommes de coeur se dévouèrent, et, sans être prédicateurs, en remplirent cependant les fonctions. Parmi eux et au premier rang, se plaça le noble jeune homme dont
on connaîtra l'héroïsme en lisant l'histoire de sa vie et de son martyre. Cette relation, due à un témoin oculaire et publiée l'année même de la mort de FULCRAN REY, offre une image saisissante
des douleurs et des infortunes des vrais croyants de cette époque-là.
Un songe inspiré
FULCRAN REY était un *"proposant", né à Nimes à la fin de 1684, âgé de 24 ans. Il sut très tôt quel serait
son sort, car sa mère fit un songe qui lui révéla quelle serait la vie et la mort de son fils.
Elle vit, en songeant, un aigle qui vola près d'elle et qui s'arrêta au pied de son lit, portant deux plumes en son bec, et elle n'eut pas plutôt vu cet objet qu'elle entendit une voix qui lui dit : " Regarde, une de ces plumes que cet aigle porte à son bec signifie que l'enfant qui naîtra de toi annoncera l'Evangile et
l'autre plume est pour te signifier que cet enfant scellera de son sang l'Evangile qu'il annoncera "
.
Un
ministère clandestin
Partout, il trouva les **dragons à l'oeuvre, et
se mit à aller de lieu en lieu, se cachant le jour; et la nuit, essayant de visiter quelques fidèles : "Athlètes de Jésus-Christ, leur disait-il, vous qui vous êtes
relachés dans le combat et qui revenez combattre et vous, fidèles compagnons qui jusqu'ici n'avez point lâché le pied dans le combat, essuyez, essuyez toutes
les attaques de Satan et de ses émissaires.... Tenez ferme contre tous ceux qui voudraient vous ravir votre couronne, car ils sont obstinés dans le furieux dessein de vous la ravir ; Ayez plus de
constance pour leur résister qu'ils n'ont de force et de furie pour vous tourmenter.- " Son exhortation " longue, mais tendre et
fidèle " disait " d'être fidèle et de
souffrir, même jusqu'au sang, si Dieu les appelait ".
* Dans les Églises de la Réforme, candidat au ministère pastoral qui, après les
études de théologie, accomplit le stage préparatoire au pastorat.
** À l'origine (XVIe s.), soldat se déplaçant à
cheval et combattant à pied, puis soit à pied, soit à cheval.
Dragonnades :Nom donné aux persécutions exercées sous le règne de Louis XIV contre les protestants. On logeait chez les villageois des dragons (surnommés les "missionnaires bottés"), qui étaient encouragés à se livrer à toutes sortes d'excès pour amener leurs hôtes forcés à se convertir au catholicisme. Étendues par Louvois du Poitou à tout le Midi huguenot, les dragonnades les plus notables eurent lieu en 1681, 1684 et 1685 et continueront jusqu'en 1698.