La Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération des Églises protestantes (FEPS) ont uni leurs voix pour appeler à la protection des chrétiens harcelés en Turquie. «Nous appelons le gouvernement turc à reconnaître tous les groupes ethniques chrétiens et à leur garantir le droit à la liberté religieuse», déclarent-ils dans un communiqué.
La FEPS et la CES dénoncent notamment les attaques répétées des autorités turques à l'encontre du cloître orthodoxe syrien de Mor Gabriel. En effet, le 26 janvier dernier, la Cour de Cassation a décidé l'expropriation, alors que ce cloître a été fondé en 397 et peut attester de sa qualité de propriétaire du sol par des actes officiels valides.
«Mor Gabriel a été construit en 397 après Jésus-Christ, nous étions là avant l'islam, avant l'Empire ottoman et avant la République turque. Ces terres nous appartiennent et nous avons tous les documents pour le prouver», s’insurge Kuryakus Ergün, le porte-parole des lieux.
Selon l'Alliance universelle syriaque, une ONG de la diaspora basée aux Pays-Bas, ces démêlés judiciaires s'ajoutent à une longue liste «de persécutions contre les chrétiens depuis des décennies. La Turquie souhaite aujourd'hui adhérer à l'Union européenne, mais ces pratiques vont à l'encontre du but recherché», déclare au Figaro, Daniel Gabriel, l’un des Directeurs de l’association.
Paul OHLOTT